« Funeral Anthem for Queen Caroline»


18/05/2025
17:00

Georg Friedrich HAENDEL

« Hymne funéraire pour la Reine Caroline »

Dans la littérature musicale occidentale, on peut recenser un nombre très important de compositions destinées à une circonstance mortuaire et même – ce qui est plus souvent le cas – à un service funéraire commémoratif. Véritables épitaphes en forme d’éloge ou d’hommage de la personne disparue, ce genre va acquérir ses lettres de noblesse à l’époque baroque. Si les motets en double chœur de Jean-Sebastien Bach ou les Funeral Sentences for the death of Queen Mary d’Henry Purcell en sont encore aujourd’hui les représentations les plus reprises au concert, la multitude de tombeaux (pièces instrumentales) ou de déplorations sous la forme de pièces vocales (Requiem, motets ou autres antiennes dédicataires) se multiplient dès le XVIIème siècle et rendent compte de la richesse de ce catalogue.

Le Funeral anthem for Queen Carolyn, aussi appelé The Ways of Zyon do mourn, composé par Georges Friedrich Haendel tient cependant une place particulière dans l’inventaire des pièces en l’honneur d’un défunt. On peut en effet relever plusieurs singularités autour de cette œuvre et pas uniquement parce que le compositeur va l’écrire en cinq jours entre le 7 et le 12 décembre 1737, ce qui est déjà une prouesse admirable pour un ouvrage de cette dimension (plus de 45 minutes de musique !).

La première particularité tient sans doute dans le fait que leurs destins vont se croiser à de nombreuses reprises tandis que rien ne semblait prédestiner la jeune Caroline, alors princesse d’Ansbach et aînée de deux ans du compositeur, à devenir la future reine d’Angleterre, ni ce fils de chirurgien-barbier de la ville de Halle-sur-Saale à conquérir le public londonien et être encore à ce jour considéré comme l’un des plus grands compositeurs anglais.

Le musicien et la princesse vont avoir l’occasion de se rencontrer pendant leur adolescence, à la cour du roi de Prusse Frédéric Ier à Berlin, puisque ce dernier est devenu le tuteur de Caroline à la mort de ses deux parents.

Sur un plan formel et stylistique, Haendel va mettre tout son savoir-faire et son âme à construire une pièce qui soit à la fois emprunte de tradition anglicane (avec l’utilisation de l’homophonie par exemple, ou des sonorités cadentielles très typées), mais aussi une recherche contrapuntique beaucoup plus complexe dans certains numéros. Surtout, lui, le compositeur génial d’opéra et d’oratorio, ne va jamais recourir au récitatif ou l’aria soliste ; comme une volonté de mettre en avant toute la symbolique de l’univers choral, synonyme à la fois d’unité d’écriture et d’âme ainsi que de force narrative.

Benjamin INGRAO, direction musicale

Après avoir étudié le violon, le chant et la direction chorale au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Étienne, Benjamin Ingrao intègre la classe de Chant musique ancienne du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon et obtient son Master 2 en 2013. Régulièrement appelé comme ténor soliste ou dans des petits ensembles en France et à l’étranger, il est intéressé par les projets historiquement informés autant que par les expériences sonores insolites. Il voyage allègrement entre les esthétiques musicales, allant de la période médiévale jusqu’aux confins de la musique contemporaine. À la fois titulaire d’un Master 2 de musicologie et d’un diplôme de Professeur d’Enseignement Artistique en chant depuis 2019, il partage son activité de chanteur et de chef de chœur avec l’enseignement au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Bourgoin-Jallieu, les master classes et les stages.

Entrée : 15 € sur place / 12 € en prévente / 8 € étudiant et demandeur d’emploi / Gratuit pour les moins de 12 ans.

Inscription et règlement : par téléphone au 03 85 82 55 46 ou en scannant le qr code sur l’affiche.